Je brûle les étapes
Je n’ai plus de temps d’angoisse à perdre sur ce chemin distordu
ce chemin aux couleurs si vives et si changeantes et si aimantes
couleurs dont les voix ne peuvent qu’accélérer mon allure
couleurs dont les parfums enivrent ma quête d’idéal enfin revenue à la vie
je marche sur mon sang et mes larmes sur un sol serpentin
le panorama est criard aux lumières véhémentes avec amour
sous un ciel paisible sans fureur sans serment de vengeance
un ciel bien haut un ciel qui contemple ma félicité
un ciel qui ne peut plus en vouloir à mon existence
qui ne veut pas me faire disparaître pour se venger de mon bonheur
éperdu passionnément je vais rattraper tout le temps perdu
je n’avais pas le droit de laisser mourir l’avenir
je n’avais pas le droit de le laisser ainsi se traîner à terre
comme un animal épuisé de tant ramper vers le néant
je ne pouvais poursuivre mon aventure en me méprisant
les couleurs deviennent aveuglantes et me comprennent maintenant
mais la panique ne me saisit pas parce que le monde sera tout autre
c’est comme si je fermais les yeux pour les rouvrir sur la transparence
c’est comme si désormais je ne me confondais plus avec mon ombre
tout sera nouveau une fois que les lumières se seront dissipées
le passé n’aura plus lieu de peser sur mes épaules frêles
je garderai la tête haute et je ne ressentirai plus mes stigmates
un souffle recréateur viendra souffler violemment dans mes oreilles
la mort se sera finalement lassée de se croire indestructible.