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Les Vers Luisants
1 février 2017

Je chasse l’épouvante

L’animal traqué et perdu s’arrête et regarde autour de lui

il pousse des petits couinements de rat ignoble pris au piège

il ne reconnaît plus le paysage cette nature ne lui est plus familière

il a marché sur le soleil qui n’était plus qu’une ordure sur le sol

un soleil si minuscule qu’on ne pouvait que devenir injurieux avec lui

les ennemis invisibles les vampires assoiffés de mon sang nerveux

les ennemis que je crois invincibles fourmillent dans cet espace

mais cet espace n’est pas le mien cet espace veut me faire mal

cet espace a été créé par des assassins qui perdent de leur réalité

comme par des assassins que j’aurais conçus pour cette idée de détresse

cette idée que tout est perdu parce que notre esprit nous échappe

cette pauvre et vorace idée qui coule acide sur mes joues

cette idée aux larmes sans cesse renouvelées et corrosives

cette idée qui érode petit à petit mon corps étique et nain

mais l’animal se remet en mouvement dans l’espace aux hostilités

il gagne du temps à progresser vers sa probable nouvelle ère

il n’entend même plus les pas lourds qui ont peut-être renoncé à leur soif

ils sont loin derrière les monstres fabriqués ont fini par s’essouffler

son espoir court plus vite que leur faim abominable

cette faim qui n’aura pas raison de ma santé novatrice

ma santé créatrice qui me fait avancer vers de  nouvelles terres

ces terres que je ne pourrai plus quitter une fois que je m’instaurerai

cette énergie ne pliera plus cette énergie me brûlera de volupté

je devance l’angoisse j’évolue de plus en plus vite

ces chaînes étaient donc immatérielles je le savais bien

mes cris de joie succèdent enfin aux hurlements de souffrance

des mots m’emplissent comme si je devais composer la légende de l’avenir

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