Poème-futur (4)
comme si moi aussi je me vidais de mon âme
comme les chers disparus eux ne reviendront pas
on ne revient pas hanter un monde décomposé
les fantômes veulent rester chez eux il faut les comprendre
il faut donc que je continue de marcher
et je sais que les miroirs me suivent
suspendus dans l'air n'attendant que moi
c'était donc ça le futur je croyais rêver
mais le rêve fait partie du passé maintenant
le rêve n'est plus qu'une entité vieillie
maintenant c'est à moi d'inventer le monde
et c'est comme si le vent me poussait à avoir raison
et tu sais très bien que tu n'erres pas
tu avances bien vers un but c'est cette certitude qui t'emplit
comble ton esprit qui hier encore tendait à se rabougrir
un véritable animal qui n'arrivait plus qu'à concevoir sa fin
un animal qui renonçait à toute pensée inédite
un animal en proie à la peur panique de la mort
et je n'ai pas à regarder dans mon dos
je suis confiant les miroirs flottants me sont fidèles
c'est comme si je le savais depuis toujours
alors qu'il est bien évident que je viens de renaître
ce sont bien mes cendres que je foule et d'autres cendres
celles de ces êtres qui ne reviendront plus à ce monde
qui ne marcheront pas sans cesse comme moi
vers de nouvelles lumières celles réfléchies par les miroirs
ils sont partout maintenant ils ne peuvent qu'être multiples
et il y a bien des regards les yeux de miroir
des regards écarquillés comme si j'étais devenu déconcertant
mais je suis renversant mon visage n'a pas encore d'identité
il faudra encore que j'attende avant de revenir vraiment à la vie