Je chasse le retour du cauchemar
Ma main s’est arrêtée sur ma gorge et a glissé sur ma poitrine
comme épuisée lasse de se fixer à la séduction de l’angoisse
cette angoisse composée d’images anciennes et tenaces
qui parsemaient ma peau comme des taches indélébiles
images bien précises de la déchéance d’un enfant moribond
un enfant qui ne concevait même plus la chance de l’avenir
mais la révolte de l’enfant sonne tandis qu’ils regarde sa main
cette main dont le fort tremblement l’épouvante tant
qu’il fait reculer la réalité douteuse du cauchemar
il ne peut pas se résoudre à renoncer à sa foi nouvelle
il ne peut pas se résoudre à boire ses larmes séductrices
il ne peut plus aimer contempler ce cadavre laid
qui continue de bouger et de mimer piteusement la vie
il va plus loin désormais il va au-delà de sa dépouille répugnante
de sa damnation jaillit l’être qu’il n’avait jamais osé rêver
un être qui renoue avec son enfance et celle du monde
au-delà des bavardages cruels parce que si vains
au-delà de l’impuissance à continuer de survivre ainsi
bien au-delà de l’indigence qui pèse sur mes épaules
un être qu’on ne s’amusera plus maintenant à faire souffrir
il aura acquis le désir de bâtir un univers qui lui sera familier
un univers qui enfin ne voudra pas sa destruction
un univers où il pourra composer béat sa musique
une musique qui ranimera son harmonie perdue.