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Les Vers Luisants
8 janvier 2017

Je ne peux plus me perdre

C’est comme si je voyais mon double hideux se fatiguer dans ces ruelles

ce dédale qu’il aurait fabriqué lui-même dans son désarroi stupide

un désarroi qui aurait rabougri jusqu’à ses pensées les plus intimes

c’est comme si je voulais infortuné moi aussi me fourvoyer 

dans un enchevêtrement sans fin de désirs morbides

tout est alors prêt pour la mise à mort de toute espérance

tous les fantômes anciens semblent se réunir pour me montrer du doigt

tous ces fantômes repoussants aux yeux qui s’arrondissent

parce que mes balbutiements ne peuvent que révéler ma culpabilité

on se doit alors de secouer l’étreinte de l’angoisse immatérielle

cette angoisse qui vous donne la nausée de vous-même

on se doit de regarder ces portes battant avec fracas

ces portes qui s’ouvrent pour le moment sur une surface vierge

qui n’attend que d’être comblée de mon rêve éveillé

tout est possible tout devient probable pour un inventeur

pour l’homme reconstruit aux desseins désormais illimités

pour l’homme renouvelé aux regards multipliés

pour une conscience qui peut enfin se contempler

se dérouler loin de la présence obsédante de la fatalité

très loin de la caricature répétitive de la vie qu’on vous assène

très loin de notre réplique assassine qui voulait nous abattre

parmi les sensations neuves de volupté recréatrice

parce que la vie idéale reprend enfin ses droits.

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