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Les Vers Luisants
29 décembre 2016

Je prends enfin la route

Je regarde autour de moi et je déchire le décor de mes griffes

je suis devenu l’animal sauvage qui s’engouffre dans la fente qu’il a créée

je suis l’animal qui veut maintenant parcourir les autres espaces

derrière le rideau qui finissait par alourdir les heures pâles

loin de cette cellule où je ne pouvais plus me mouvoir sans souffrance

où je commençais tout de même à cultiver l’idée de ma libération

le corps exulte enfin ce corps aux gestes encore désordonnés

devant une route que j’avais un jour confusément imaginée

devant une route qui me mènera en des lieux que je ne peux concevoir

la pensée est rétrécie mais le nouvel enfant bombe le torse

l’orgueil rougit brûle ses joues et fait abonder ses larmes

le nouvel enfant poussé par le vent sait ce que sont les larmes

ses lèvres bougent comme s’il avait déjà trouvé les mots

ses lèvres communiquent avec l’espace de recréation

et il écarte les bras ouvrant les rideaux de l’aurore trop paresseuse

mais il sait que l’aurore va se mettre en marche sur la route brûlante

l’aurore se lèvera pour annoncer un homme nouveau et loin

car il faut maintenant aller toujours de plus en plus loin

la peur ne peut plus être de mise cet effroi devant la vie

mais la vie est celle qui ne t’épuisera jamais car tu possèdes la santé

la nature inédite se dessine parce que tu l’as créée avec ta joie neuve

le ciel ne t’aveugle plus sur la route sans fin comme le jour

tu as conquis ton intégrité loin du mensonge de ta misère

désormais l’erreur n’est plus de mise sous les astres libérés.

 

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