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Les Vers Luisants
29 décembre 2016

Je reviens à moi

Je me reconnaissais tout de même dans la silhouette que j’apercevais

mais je détournais le regard comme si elle mûrissait des plans de vengeance

je la pensais hostile au point de vouloir me détruire

ma paresse refusait d’envisager la naissance des soleils

ma paresse qui s’appesantissait invectivait tout désir de résurrection

l’horizon me paraissait si lointain et si pâle qu’il faisait souffrir mes yeux

en des nuits où des animaux féroces venaient dévorer l’esprit de mes songes

la pluie torride ne parvenait pas à me tirer de mon sommeil

ma profonde angoisse jetait comme un voile définitif sur la réalité

le cauchemar était la sœur vindicative de l’illusion

la saveur de ma nature se voulait encore et toujours une inconnue

le goût âcre du vent et de mes idéaux ignobles s’accrochait à mes lèvres

des lèvres tremblantes parmi le froid glacial de mon aveuglement

des sirènes s’élevaient que je ne pouvais entendre dans ma confusion

le sommeil de l’esprit s’approfondissait dans les astres attiédis

les reflets de l’eau croupie ne pouvaient que me déformer

le sourire du jour s’étirait en grimace interminable

je ne possédais pas encore la soif insatiable qui possède l’artiste

je ne pouvais rien connaître de mieux que ce sol qui m’enfonçait

les mots manquaient à la progression du projet de la vie

c’est l’histoire ancienne de celui qui pleurait sur son humanité

mais le factice et mauvais rêve s’est résorbé dans mes larmes

des larmes qui m’étaient inconnues encore hier

mais qui inaugurent une nouvelle ère de santé et de créations

la joie de créer contre les produits de l’esprit malade.

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