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Les Vers Luisants
5 février 2017

Je m’assois au bord des larmes

Une grande sérénité m’emplit soudain au bord de la route

jamais je n’avais soupçonné l’existence de cette paix intime

je la pensais théorique je la croyais si loin de la vie

si loin de mon existence asphyxiée par cette odeur sulfureuse 

l’odeur devenait si intense dans la cellule sphérique où je m’agitais

et dont je griffais les parois avec tant de frénésie

elle aurait pu me détruire si j’avais gardé la tête baissée

mais je commençais à lever les yeux vers mon reflet encore figé

et qui ne demandait qu’à s’animer pour chasser la malédiction

elle marchait avec moi elle ne voulait pas me perdre dans le chemin sinueux

naïve elle s’imaginait que j’allais continuer de me plonger dans ses bras

dans sa fureur comme un enfant triste dans un amour nocif

mais elle est brutalement devenue si caduque si bouffonne

que je peux poser mes doigts sur mes yeux attiédis par le vent

le léger hululement qui parcourt ma silhouette paisible

berce mon demi-sommeil avant-coureur de l’extase

un demi-sommeil comblé de songes inédits et reconstructeurs

de réalités patentes de vérités qui auraient été hier effrayantes

elle sont là au bord de la route et au bord des larmes

elles ont dissous l’obsédante pensée de la damnation

je regarde mon image mon sourire ne s’étire plus en grimace

je vois la fin du jour comme une nouvelle espérance

je ne peux faire erreur devant mon image incontestable

puis le vent redouble d’efforts pour me pousser en avant.

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