Je vante la nouvelle approche de l’aube
La nausée se dissout un peu plus à chaque pas que je fais
la chance de ma vie se dessine au fond d’un précipice immatériel
j’ai des tas de mots et la beauté qui parcourent mes lèvres timorées
qui auront sous peu tant d’histoires et de rêves à raconter
j’écarte les bras comme si je pouvais désormais comprendre le soleil
mais je sais que je ne peux faire erreur sur ma félicité
je sais que loin de mes lambeaux d’antan je m’édifierai
je sais que neuf je cesserai soudain de mourir atrocement tous les jours
et que je lèverai les images que je m’appliquerai à multiplier
dans le but bien arrêté d’accélérer la quête de mon langage
un langage qui en aura fini avec le monde artificiel et branlant
un langage qui aura évincé avec joie les bafouillis lancinants
ces mots qui ne pouvaient désigner qu’un monde de spectres
de spectres aux contours flous et aux désirs meurtriers et définitifs
les assassins maudits ne peuvent jamais étancher leur soif d’innocents
je sais aussi que l’aube attend les mots qui l’établiront
je sais que l’aube est dans l’expectative inquiète
mais je serai toujours là comme l’aube d’éternité
je ne suis plus très loin les images frénétiques se succèdent
je ne puis plus arrêter la progression de l’âme réinventée
l’aube coule le long de ma silhouette revenue à elle
l’aube n’attendait donc que moi pour revenir d’entre les morts
l’aube était l’alliée que dans mon cauchemar je ne reconnaissais pas
je peux maintenant conquérir mon désir d’expansion
cette expansion dans laquelle je vois mon image inédite.