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Les Vers Luisants
9 octobre 2016

La liberté du miroir

Au milieu des détritus, des déchets spirituels que mes pieds lourds broyaient avec joie et qui perdaient de leur consistance, tandis que le ciel renouvelé se clarifiait, comme s’il désirait lui aussi l’avènement de ma liberté, tandis que je commençais à jouir de ce demi-sommeil qui vidait mon esprit figé, encombré de  ces pensées néfastes et éprouvantes qui me faisaient sans cesse envisager la proximité avec le néant, je marchais vers un miroir qui s’étendait, ce miroir où je ne pouvais encore me voir.

Et c’est comme une voix qui imiterait la mienne, cette voix qui se poursuit, comme l’immortalité, cette voix bénissant l’espace en expansion.

Mon corps de pierre menaçait de s’effondrer, le vent délétère s’appesantissait sur mes épaules, mes lèvres épuisées tombaient, méprisantes, la foule nombreuse des souvenirs me bousculait, mon corps se pétrifiait et la progression de l’idéal glissait sur mon corps qui, frappé de sénescence, n’osait plus se reconnaître, le passé devenait sans fin, mais la conscience prit naissance devant le miroir où je découvris enfin la liberté du nouvel homme, ce nouvel homme qui pouvait enfin dessiner un sourire.

Et c’est comme une voix qui imiterait la mienne, cette voix qui se poursuit, comme l’immortalité, cette voix bénissant la liberté en expansion.

Comme en un délire où je me multiplierais, comme en un songe bienveillant qui mène tout naturellement à la réalité alternative, comme à l’intérieur d’une image qui attendait que je l’anime de mon idéal d’enfant ressuscité, je commence à composer des poèmes sur l’heureux franchissement des limites, saisissant au vol les mots eux aussi revenus à la vie, ces mots tout à l’heure encore suspendus dans l’air, et qui s’étiraient comme les grimaces de mon réveil agité.

Et c’est comme une voix qui imiterait la mienne, cette voix qui se poursuit, comme l’immortalité, cette voix bénissant l’espace en expansion.

Il est donc des fatalités providentielles qui telles des doigts amoureux frôlent nos paupières pour qu’elles s’ouvent, il est donc des routes qui ne demandent qu’à ne jamais cesser, il est donc un miroir qui nous sauve de la vie totalitaire, cette vie ignorante des possibilités insensées de l’esprit qui se regarde enfin lui-même après des décennies, des siècles de ténèbres, où la main ne cessait de se frapper la poitrine afin de la déchirer et d’en extraire un cœur en putréfaction.

Et c’est comme une voix qui imiterait la mienne, cette voix qui se nourrit, comme l’immortalité, cette poésie glorifiant la liberté en expansion.

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