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Les Vers Luisants
20 juillet 2016

Poème-futur (9)

 

mais la mort du passé frappait mes tempes pendant mon sommeil

ce sommeil agité par la terreur distillé par des astres verdâtres

des astres devenus minuscules à force de révolutions absurdes

à force de vertiges n'aboutissant à rien d'autre qu'aux larmes

ces larmes acides qui me creusaient les joues

arrête-toi un peu et regarde devant toi c'est ailleurs que tu es

garde bien les yeux fermés il n'y a plus rien d'autre à voir

c'est en toi que résident les images de la nouveauté

c'est en toi que se lèvent les nouveaux sons charriés par les mots

ces mots d'amour je veux dire des mots qui me suivent

partout ces mots qui se mettent à chuchoter

ces mots qui parlent de plus en plus fort couvrant les voix

ces voix martiales qui nous ordonnent de baisser la tête

comme si nous ne pouvions plus faire que d'accepter

mais je ne peux plus accepter mon sort ce sont les mots

ce sont eux qui tournent dans ce décor d'apocalypse

mais la fin du monde a vécu la fin du monde c'est du passé

la fin du monde n'existe plus depuis que j'avance

la fin du monde n'était donc qu'une vue de l'esprit

la fin du monde me faisait penser à ma fin

mais ces mots ont pâli avec mon réveil tumultueux

mon réveil qui n'aboutira plus à la mort

ce réveil qui devait faire trembler tout mon corps

ce réveil qui devait bien me secouer un jour

oui réveille-toi tu ne marches pas pour rien

tu ne te fatigues pas la santé t'habite à jamais

pourquoi se poser des tas de questions

tu finirais par concevoir la date de ta mort tu le sais bien

continue d'évoluer les miroirs ne te quitteront plus

regarde comme les lumières se lèvent à l'horizon et à tes pieds

tu ne peux plus baisser la tête sur la fange de ce sol ridé

 

 

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