Rimberlaine (8)
Promenade de la soif (Comédie)
parfois toutes ces gueules boivent la lueur de lune et flottante ouverte pour les amantes
gagnons les ondines et les airs de l’humble et grand château
dans l’avenue intime la folle hydre verte et violette à la mine farouche voit les vins de la soif mourir
demeurant contre des piliers crème et près des arbres les amis se résignent et moi aussi
dans le bois pauvre lutinent les images de la nonchalance de l’affreux petit gibier qui vont donner une conclusion à l’imposture de songer délicieusement
nos pauvres serments aux amis exilés affranchis de la ville couverte de nuages anciens semblent même pourrir dans nos gueules d’amants indignes de leurs liqueurs intimes
les pèlerins contents du vieil azur et les patients légers au cœur charmant mais pâle vont aller boire dans les flots du ciel pur
dites-moi où le voyageur de songe asservi m’attend peut-être
autour du fossé
j’aime et je boirai l’esprit de l’éternel et doux soleil clair
les grands-parents dans les bois aux fleurs mourantes boivent de l’eau pauvre et tremblent
nous sommes le contraste nous sommes la mer folle aux lueurs d’ailes tendres et claires
je vois les tilleuls flottants et frais de l’auberge humide
je choisirai la soif de la mer et du ciel haut
mourant en sueurs je boirai délicieusement tranquille dans des urnes
dans les verdures de la vénus imperceptible et excessive du soir
près des arbres secs je prends tes baisers immensément amis et courant sur mes doigts fins