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Les Vers Luisants
18 août 2016

Autre vie (3)

 

Tout à côté du lieu du drame et de l’écho nerveux des sanglots

je perçois maintenant comme une musique neuve qui désire s’élever

pour me tracer une route que mon amour de l’art aurait pu me faire concevoir.

 

Le moment sera enfin venu où le jour rebelle commence à s’emporter

contre ces âmes qui n’ont plus la force de progresser dans ce tunnel

qu’elles ont construit afin d’y attendre indifférentes leurs anéantissement.

 

Il est vrai qu’une source d’eau limpide et fraîche recèle souvent

un poison violent et mortifère contre lequel on doit lutter âprement

mais c’est parce que pathétiques nous faisons erreur sur nos rêves.

 

L’idéal rampant s’est érigé pour contempler au loin un astre lumineux

qui augmente en volume au fur et à mesure que tremblant je me réveille

parmi des fleurs incolores qui se courbent de honte à mon passage.

 

La problématique du réel entame son processus fatal de dissolution

lorsque vous osez choisir les mots qui vous attendaient derrière cette porte battante

rendue furieuse par votre inertie que vous aviez embrassée comme un destin.

 

Même si l’expérience de l’horreur te fait douter de ton entendement

dis-toi que le sens d’une nouvelle vie même encore muette parcourt tes fibres

et que les appels qui se lèvent derrière le mur t’encouragent à renaître.

 

Un corps attiédi qui adhère à un autre attend de la vie quelque chose

qu’il ne peut encore nommer parce qu’il n’a pas encore accès au langage

libérant ce grand amour qui ne demande qu’à montrer ses larmes.

 

Tous ces corps pesants et assis comme pour un voyage sans fin

heurtent mon œil qui désirerait tant s’éteindre en ce jour bleuâtre

bercé par le chant d’oiseaux moribonds qui n’ont plus de raison d’exister.

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