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Les Vers Luisants
12 juillet 2016

Petites comédies sentimentales (2)

     Il n'est que trop vrai que les voisins que l'on veut éviter deviennent, très vite, inévitables; et, à ce propos, je me souviens encore du voisin du dessus, qui portait, été comme hiver, le même short et tenait à la main chaque fois le même petit sac transparent où je pouvais voir chaque fois la même boîte de raviolis. Il me racontait à tous les coups des histoires sinistres de tueurs en série,- comme la patronne de l'hôtel, situé en face de mon immeuble, qui me dit un jour que son cousin, qui avait vraiment de sales instincts, avait tenté de violer une conductrice trop naïve qui l'avait pris en stop.

    Il lui arriva même, un soir que je l'avais, helas! croisé dans les escaliers, de me raconter un rêve étrange et sanguinolent, dans lequel, à force de se gratter la tête, tant ses relations quasi nulles avec les femmes l'inquiétait, ses doigts, puis, finalement, toute sa main, plongèrent à l'intérieur de son crâne qui se mit à saigner abondamment. Mais ses rires répétés le décridibilisaient complètement; je me demandai, quelques minutes plus tard, un peu dubitatif, tout de même, si, en plaisantant, il n'avait pas eu seulement pour but de m'impressionner en évoquant ce phénomène de cruentation. 

   Mais, je n'étais pas pour autant rassuré; en effet, moi-même, souvent en proie à la peur panique de la solitude, tant mes relations avec la gent féminine étaient désastreuses, j'évitai, ayant peur de la mort, de me gratter la tête et même de me passer la main dans les cheveux.

 

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