Poème-futur (12)
ne crois pas en cette illusion qui te fait croire que tu recules
ce trou suspendu n'est qu'une illusion de tes yeux ébahis
non tout cela n'a aucune importance regarde bien le gouffre
ce gouffre à l'envers son souffle te fait vaciller
mais on ne peut plus rien contre toi c'est un vent inauthentique
c'est un vent que tes angoisses encore puissante ont créé
continue tu ne reculeras plus jamais ce sont les mots qui me le disent
les mots ont toujours raison les mots ne me quitteront plus
les mots deviendront éternels et écriront l'illimité
mon ouvrage n'aura pas de fin un vrai ouvrage ne doit pas avoir de fin
il se doit de ne pas finir il se doit de poursuivre sa route à jamais
il n'y a pas de raison pour que ce gouffre répugnant
qui exhalait une odeur putride celle de millions de cadavres
il n'y a pas de raison pour qu'il ne se referme pas comme une blessure
il est devenu obsolète le temps des blessures
il est devenu obsolète le temps où je n'avançais pas
et surtout ne baisse pas les yeux sur les corps
ces corps bougeant encore par terre et implorant ta pitié
tu ne peux plus concevoir de compassion poursuis ta route
poursuis les mots qui sont là pour toi et à jamais
et ces bâtiments qui s'écrasent à tes pieds ne doivent pas mériter un regard
ce monde est décédé tant pis pour lui regarde-toi dans tous les miroirs
tu es multiple tu es chaque fois différent tu changes en permanence
pourquoi serais-tu toujours le même tu es nouveau maintenant
mais le temps n'est plus le temps est devenu ancien
le temps était infirme le temps n'était qu'un être dérisoire
le temps s'est rabougri s'est roulé en boule comme un vieux papier
un papier sur lequel les mots auraient été rétifs à se poser
le temps était un être méprisable il ne pouvait continuer à vivre
c'est comme si le temps n'avait été qu'un suicidaire le temps chagrin
mais tout cela est terminé tu n'éprouves plus cette sensation désagréable